Une chanson résonne, quelques fois, dans les longues soirées à l'intérieur du Pichet Sans Fond. Ces soirées inéluctablement terminées par un cri de douleur assez mou après un bruit de verre, des rires et une insulte typiquement élonienne.

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Et comme à chaque fois, l'Epervier finit la nuit dans le caniveau, probablement baignant dans son propre vomi.

On raconte qu'un homme se serait fait battre dans le Quartier Est pour avoir posé les mauvaises questions au mauvais moment. En effet, il aurait interrogé des hommes de la Cour des Contes sur la Vague Pourpre sans même s'en rendre compte. Comble de la malchance, il aurait ensuite interrogé plusieurs membres des gangs fédérés par la Cour des Contes. Ainsi, il aurait été battu de quelques coups avant de s'enfuir grâce à la magie de rejet, en clignant comme ces satanés envouteurs.

L'homme portait deux pistolets et une tenue en cuir sombre dont deux pans couvrait le côté de ses cuisses et un son entre-jambes. Une capuche masquait le peu de son visage que la nuit sombre couvrait déjà. Une pièce renforcée de métal couleur bronze ancien couvrait son épaule droite tandis que son bras gauche était découvert, dévoilant un bras assez musclé.

Dans les Quartiers populaires, le bas peuple s'insurge, les nouvelles vont vite. Le bienveillant et charitable mais pas "Trop bon, trop con", Docteur Richter, aurait été condamné à 110 heures de travail d'intérêt général comme serviteur dans la Villa Ministérielle même où pavanent les "Blaireaux d'bien nés" qui l'ont trainé devant la cour de Kryte.

"Tout ça parce qu'il a défendu une pauvre demoiselle servante qui s'faisait maltraiter par ce trou du cul d'Mapomme, ah non, c'est vrai qu'maintenant c'est "De Vertes Burnes" ! " - Beugle un badaud à l'égard de son comparse en sortant du Passeur.

Une contre-rumeur enfle doucement, après avoir entendu qu'un homme se soit fait tabassé pour avoir poser quelques questions à la propos de la Vague Pourpre. Celle-ci explique aisément que, depuis le début de ces "hostilités", la Cour des Contes n'a jamais fait preuve de la moindre violence à l'encontre des membres de gang, quel qu’ils soient et qu'il est ainsi peu probable que des membres fédérés à la Cour s'en soit pris à un pauvre gars de passage dans le coin. Bien au contraire, la diplomatie a toujours été de mise lorsqu'il a été question de la Vague Pourpre, agissant avec tact et civilité, quand bien même ceux-ci feraient l'affront d'uriner dans les bouteilles du Pichet. Loin d'être considéré comme un signe de faiblesse par la Cour, mais plutôt une volonté de garder ses principes clairs et identiques à ceux qu'ils ont toujours prônés, la sécurité et l'entente tant dans les affaires que les choses du quotidien dans les bas-quartiers.
Et en temps que tel, il semble plus probable que si de tels faits soient avérés, les responsables de l'agression aient été punis de façon expéditive après vérifications des dites rumeurs.

Quoique soit les rumeurs violentes à propos des quartiers populaires, la Cour des Contes y semblent parfaitement étrangère. Et qu'au contraire, celle-ci tente de calmer le jeu.

De vieilles rumeurs ressortiraient alors lorsque les rumeurs de diplomatie, façon Cour des Contes, feraient leur apparition.

Un homme de la Cour des Contes qui tente d'acheter les vendeurs ambulants de la Vague Pourpre pour les rallier à la solde de l'Auto-Proclamé. L'Épervier.

Un homme de la Cour des Contes qui vient pisser sur la devanture du Cul-de-Sac en beuglant, vu par plusieurs témoins de surcroit. L'Épervier encore.

La Cour des Contes qui envahit le Quartier Est par l'Ouest et chasse la Vague Pourpre, à venir chercher la petite bête jusque dans leur fief supposé.

La Cour des Contes qui se targue d'annoncer la Vague Pourpre comme des couards suite à leur disparition.

Si ainsi est la diplomatie de la Cour des Contes, alors chacun sait désormais qu'elle tente de raconter ses contes pour endormir la population, les autorités et les Six seuls savent qui encore. La bonne nuit à vous, très cher peuple.

En rappel aux principes supposés de la Cour des Contes, soit la sécurité et l'entente pour tout le monde, ainsi que des récentes rumeurs ravivées, chacun semble libre de se demander pourquoi ils ont oeuvrés afin de neutraliser la Vague Pourpre et tentés d'empêcher leur retour. Place à la spéculation.

Dans la nuit, certains auront vu une femme drôlement vêtue se faufiler dans les rues du Promontoire, jusqu'à arriver près du Pavillon de la Couronne. Elle serait allée dans les gradins. Peu après, un cri, strident. Puis plus rien.

Certains diront que c'était un jeu entre jeunes immatures, d'autre que c'était trop lugubre pour être vrai.

Mais sûrement personne ne s'interrogera de ne plus revoir la jeune femme.

Car plus tard, un enfant tombera, au Quartier Est, sur le cadavre de cette femme. Peu appréciée mais connue comme étant la Diseuse de bonne aventure des Quartiers populaires, son corps était ravagé de coups et blessures. Celui qui s'était acharné sur elle devait être fou à lier, disait ouvertement le grand-père Dufour. La jeune femme avait conservé le peu d'argent qu'elle avait sur elle, ainsi que son épée : rien n'a été volé.
Elle parle d'un crime passionnel, il parle d'un règlement de comptes. Mais peu importe. La Tisseuse est morte ce soir.

Selon Alfie, connu dans le coin de la ruelle est du Quartier Populaire Est, les tranquillisantes, excitantes, et grisantes substances que ce méchant docteur Richter ne veut pas donner parce soit-disant "Vous n'en avez pas besoin" se font de plus en plus rare. 

"Les p'tits cach'tons, les p'tites pillules, les p'tits sachets d'poudre et p'tites barrettes manquent un peu, surtout à ces foutus z'orriens d'malheur." aura t-il dit, chope en main.

Il répond à qui veut bien l'entendre, l’œil vitreux, qu'il connaîtrait quand même des gens qui pourrait lui donner un peu d'quoi faire la journée, mais qu'faudra l'accompagner dans la ruelle sombre et insalubre. Dure perspective.

Son pote Douglas lui, prétend qu'il sait ou en avoir à l'Arche, mais qu'il le dira pas. Salaud. En plus de ça, il se dit que ces deux compères ont arrêtés de se promener tard la nuit dans les rues en roulant des mécaniques. La récente baisse des impôts leur ayant permis de trouver un travail, certes plus ingrat, mais moins dangereux, dont le salaire leur permet une vie décente. D'autres auraient décidés de suivre le même chemin, reprenant leurs vies d'honnêtes citoyens.

Alfonso, ivrogne du Quartier Ouest, aurait, à la grande surprise de tous ses amis, juré de ne plus jamais toucher à une seule goutte d'alcool, après un bref passage en tant que spectateur aux combats du Carré. Ses raisons ? Nébuleuses.

"Ben voyez, les gars... j'étais qu'à la moitié, et d'jà les hallus... je me dis Fonfon, ça va plus, t'as le cerveau qui commence à griller, tu tiens plus comme avant. J'ai deux gamins, quoi, merde... si je finis en délire très mince, c'est pas leur salope de mère qui va... quoi, les hallus ? Ouais, et c'était même pas les marmox roses comme d'hab' ! Alors moi, j'arrête."

Les visions exactes d'Alfonso demeureront un mystère. Mais il est possible que certaines spectatrices et participantes aux combats y soient... non ? Vous pensez ? Pour quelque chose ?

Quelques jets de tomates auront pu être aperçu aujourd'hui contre le Pichet, les murs rapidement nettoyés.

En effet, bien que cela soit le fruit de quelques personnes isolées, il semble avoir été jugé bon de punir ceux qui ont empêché l'agression de deux nobles en face de leur taverne, deux soirs auparavant.

En réponse à cela (et au projet de loi des ministres, mdr cc) le Pichet montre dorénavant ouvertement une série de fusils accrochés en pleine cuisine. L'agressivité montant d'un ton au sein même du quartier ouest.

Les habitants du Quartier Ouest auront eut une nuit agitée, et semblent un peu secoués ce matin.

Il y aurait eut un échange de coups de feu violent du côté du bassin de Melandru. Certains citoyens murmurent qu'il y aurait eut des explosions également, avant que les séraphins ne débarquent et arrêtent tout ce petit monde. Un vagabond crie à qui veut bien l'entendre qu'il aurait vue des personnes s'enfuir.

Au matin, l'herbe et les pavés sont encore macculés de sang, il reste une flèche plantée dans un arbre et des douilles dans l'herbe pour les curieux qui s'amuseront à chercher.