Tancrède, victorieux contre la tentative d'excursion de pirates sur le sol de Kryte depuis la cité indépendante de Garenhoff, était revenu au Promontoire et c'est au matin qu'il gravit les marches du ministère pour se présenter à ses pairs et rendre compte de la situation, dans un discourt que les édiles decrivent eux même comme émouvant.
« Ministres de Krytes, dont le pourpre marque de son empreinte sacrée, la charge institutionnelle qui est la votre au service du royaume, je viens à vous, pour annoncer la victoire de Kessex Est sur la tentative des pirates de covington d'établir une base de pillage sur le sol de Kryte.
Il y a plus d'un mois de cela, nos services de renseignements identifiaient un repère pirate rempli d'esclaves dont de nombreux enfants Krytiens. Quelques jours plus tard, nous lancions nos avertissement contre les pirates de covington, au mépris de leur menaces contre nos intérêts.
Il y a quelques jours, ces pirates ont cru pouvoir passer à l'étape suivante de leur plan en envoyant la Belladonne s'établir en secret dans la ville libre de Garenhoff, afin de créer un point d'ancrage pour plusieurs raids sur Kessex. Ces raids, prévoyaient entre autre l'attaque de convois terrestre de ravitaillement vers le Promontoire et la mise en place d'un réseau de rapts pour alimenter le marché d'esclaves en mer des lamentations.
Moins de quarante-huit heures après, Kessex réagissait en entourant les forces de la Belladonne avec l'aide des acteurs de la régions, des alliés économiques de celle ci et le soutient d'une unité séraphine de Kessex.
Hier, devant la pression militaire de notre royaume, les pirates n'ont eu d'autre choix que d'abandonner leur projet et fuir le plus loin possible du sol de Kryte. La Belladonne dans sa fuite a subit des dommages colossaux qui, j'en suis sûr, sonneront devant les pirates de covington, comme l'avertissement de la Kryte toute entière vers ceux qui seraient tentés de voir en elle une proie facile à leur méfaits. »
Il y eu plusieurs applaudissements des bancs de la Ligue Salmaïque et Tancrède leva la main pour demander le silence.
« Certains d'entre vous, Excellences, ont une fois de plus usé de leur trop rare paroles au ministère pour critiquer cette intervention contre les pirates, prétextant un détournement des troupes séraphines menaçant d'affaiblir la capitale. Je tiens a préciser que les renforts engagés étaient des troupes de Kessex Est, dont la mission, je le rappelle, est de protéger militairement la Kryte et ses sujets, contre toute, je dis bien TOUTE action hostile de la part de ses ennemis, qu'il s'agisse de centaures ou de n'importe quel individus armés.
Je sais que certains d'entre vous haïssent ce que je suis et là où ils devraient se réjouir d'une victoire de la Kryte, ils pleurent de ne l'avoir vu défaite. Car la défaite de la Kryte aurait sonné comme la défaite de Tancrède Volderodh.
Je ne doute pas une seconde qu'il en est parmi vous, pour qui la présence de quelques pirates sur les cotes de Kryte était un moindre mal en comparaison de la juste souffrance dont auraient pu être victime les Volderodh et les habitants de Kessex est. Qu'importe le nombre de mort, qu'importe les pillages, qu'importe quelques jeune femmes enlevées pour servir de catin dans les bordels de la mer des lamentations....Tout aurait été acceptable si quelques Volderodh avait pu faire partit du lot. »
Il inspira un moment pour regarder certains ministres avec calme.
Après un moment de silence, il reprit plus posément :
« Nous sommes tous coupable d'espérer être indispensables au monde qui nous entoure. Nous avons été bercé de la légende de ceux qui se sont jadis dressé contre l'adversité et nous rêvons de pouvoir compter parmi eux. Nous nous attribuons des qualités diverses, des preuves multiple de nos actes héroïques. Certains disent avoir combattu dans de grandes batailles que personne n'a jamais vu, d'autres prétendent aimer leur prochain en faisant preuve de leur générosité, dépensant un argent que personne n'a pu quantifier...
… La vérité est que nous sommes tous cupide, lâche et amoureux de nous même. Il n'y a pas de héros. Il n'y en a jamais eu... De Salma à Logan Tackeray, il n'y a eu que des êtres imparfaits, jetés dans un monde bien trop vaste pour eux.
Nous avons beau pérorer et fanfaronner, nous avons beau nous gorger des sourires facile de ceux que nous flattons, nous avons beau nous émouvoir de la gratitude de celui qui n'avait rien et a qui l'on donne par générosité, de l’orgueil du cœur quand il est victorieux par les armes, nous ne sommes pas ne seront jamais ces êtres parfait auxquels nous aspirons.
Et vous aurez beau tenter de faire croire, ici a votre générosité, ici a votre grade compétence martiale, les gens savent que vous n'êtes pas différent d'eux, que tout ce que vous pouvez clamer ne repose que sur du vent, un fantasme de vous même !
Une seule chose surpasse les mots, ce sont les actes et la seule chose qui demeure au delà de nous, c'est la Kryte.
Qu'importe notre imperfection, qu'importe que nous soyons riches ou pauvres, ministres ou mendiant, Volderodh ou pas, l'équation se résume seulement, par essence, à : « Que faisons nous pour la Kryte ?»
Au delà des mots, au delà des fantasme, qu'avons nous fait concrètement ?
Et c'est là que nous différons.
Certains d'entre nous agissent sans cesse et les autres courent après ceux qui agissent.
Les premiers modèlent les événements et les seconds tentent de réduire l'action des premiers afin d'essayer d'exister un peu.
Et dans cent ans, deux cents ans, peut être milles, quand viendra l'ère des « troisièmes guerres des guildes », quand ceux de demain essaierons de se rappeler au souvenir de ceux qui les ont précédé, certains parmi eux se souviendront de quelques noms parmi nous.
A ce moment là, les triches et les illusions n'auront plus court. Depuis longtemps se seront évanouis les fantasmes sur les Volderodh, les fantasmes sur les parties fines du rouge gorge, les fantasmes sur la grandeurs d'Ascalon, la soit disant générosité des uns et des autres... Rien de tout cela ne comptera... Personne ne se souviendra si nous étions des gens de bien ou de mal.
Une seule chose déterminera si nos noms berceront l’écho des souvenirs de demain : « Faisions nous partie de ceux qui ont agit et dicté la cadence ou étions nous de ceux, oubliés, qui n'auront tant bien que mal existé, qu'au travers de la dénonciation des premiers. »
Chacun de nous doit rendre compte à sa conscience des actes qui sont les nôtres face aux événements qui se dressent devant nous. Toute autre propos est vain... Seule l'histoire juge. »
Saluant le ministère, solennellement d'un inclinaison de la tête, il rejoignit sa place parmi les ministres pour tenir son rôle au sein de la séance du jour.
